2ème article de la série "Le corps humain, comment ça marche ?" par Franck Pamart.
• UNE PRÉSENTATION DU CŒUR.
Organe vital, notre cœur est l’élément principal de l’appareil cardio-vasculaire.
d’une longueur d’environ 12 cm, d’une largeur moyenne de 8 cm, d’une épaisseur avoisinant 6 cm et d’un poids compris entre 250 et 300 g chez l’adulte, il se contracte de manière rythmique, automatique et permanente pour faire circuler le sang dans notre organisme afin qu’il apporte à nos cellules l’oxygène et les nutriments nécessaires à leur fonctionnement et qu’il ramène les déchets produits par leur activité jusqu’aux poumons (dioxyde de carbone) et jusqu’aux reins(urée, acide urique, créatinine, toxines, etc…) pour qu’ils soient éliminés.
• SITUATION ET FORME DU COEUR :
Le cœur est situé dans le thorax où il occupe la partie antérieure du médiastin (région comprise entre les poumons, l’œsophage, la trachée artère et les 2 premières bronches).
Placé entre les 2 poumons, juste en arrière du sternum et en avant de l’œsophage, au-dessus du muscle diaphragme et au-dessous de la trachée artère, il a la forme d’une pyramide triangulaire dont le grand axe est oblique en bas, en avant et à gauche. Le sommet du cœur ou apex est à gauche, en bas et en avant, alors que sa base est à droite, en haut et en arrière.
Bien qu’il occupe une position centrale en arrière du sternum, le cœur déborde sur la gauche par sa pointe.
• LES DIFFÉRENTES PARTIES DU CŒUR :
Des sillons, dans lesquels cheminent les vaisseaux coronaires, parcourent les 3 faces du cœur et en délimitent les différentes régions:
En séparant les oreillettes des ventricules, le sillon auriculo-ventriculaire délimitent 2 parties :
la partie supérieure du cœur où se trouvent les 2 oreillettes: l’oreillette droite qui reçoit les 2 veines caves et l’oreillette gauche qui accueille les 4 veines pulmonaires.
La partie inférieure du cœur, occupée par les 2 ventricules :
le ventricule droit d’où part l’artère pulmonaire et le ventricule gauche auquel est relié l’aorte.
2 sillons délimitent la partie droite et la partie gauche du cœur :
le sillon inter-auriculaire qui sépare les 2 oreillettes
le sillon inter-ventriculaire qui sépare les 2 ventricule.
Ces sillons, prolongés en profondeur par une cloison membraneuse étanche,(le septum), divisent longitudinalement le cœur en 2 régions anatomiques et fonctionnelles non communicantes : le cœur droit et le cœur gauche.
• LA PAROI DU CŒUR :
La paroi cardiaque qui entoure les cavités du cœur est constituée, de l’extérieur vers l’intérieur, de 3 tuniques qui se superposent :
le péricarde, le myocarde et l’endocarde.
Le péricarde :
C’est une sorte de sac à double face contenant le muscle cardiaque dont le rôle est double :
Assurer la stabilité et le positionnement du cœur :
de La face superficielle du péricarde partent des ligaments qui se fixent sur les éléments voisins (sternum, vertèbres thoraciques, diaphragme, trachée artère, œsophage…) stabilisant et maintenant le cœur au centre du médiastin.
Favoriser la contraction du myocarde en toute circonstance :
La face profonde du péricarde est un feuillet séreux (l’épicarde) qui recouvre le muscle cardiaque.
Les 2 membranes de ce feuillets séreux, séparées par un espace virtuel contenant une sorte de lubrifiant, constituent un espace de glissement à l’intérieur duquel le cœur reste « libre de ses mouvements », ce qui favorise mécaniquement sa contraction et donc l’adaptation de son rythme aux besoins du corps.
• Le myocarde :
C’est la partie musculaire de la paroi du cœur qui, par ses contractions assure la circulation sanguine dans les vaisseaux artériels et veineux.
Enveloppé par le péricarde à l’extérieur et tapissé par l’endocarde à l’intérieur, richement vascularisé, il est composé de fibres musculaires striées croisées dans les 3 plans de l’espace formant un réseau tridimensionnel.
L’épaisseur du myocarde varie en fonction du travail fourni par les cavités : il est plus épais au niveau des ventricules et plus particulièrement au niveau du ventricule gauche dont la contraction doit être assez puissante pour propulser le sang dans l’aorte et les artères qui la prolonge.
L’endocarde :
C’est une fine membrane qui recouvre la face profonde du myocarde.
• L’INNERVATION DU CŒUR :
Les contractions du myocarde, involontaires, rythmiques et automatiques sont placées sous le contrôle de 2 types d’innervation :
Une innervation intrinsèque :
propre au cœur, elle provient du tissu nodal composé de cellules musculaires spécialisées regroupées dans la paroi cardiaque sous forme de nœuds et de faisceaux de fibres.
Ces Cellules du tissu nodal ont la capacité de générer, de moduler et de distribuer un influx nerveux électrique, responsable de la contraction automatique des oreillettes et des ventricules : c’est l’automatisme cardiaque.
Le premier nœud ou nœud sinusal est situé dans la paroi de l’oreillette droite.
C’est lui qui génère l’impulsion nerveuse.
Il est relié par 3 faisceaux de fibres au deuxième nœud ou nœud auriculo-ventriculaire situé près du septum séparant les 2 oreillettes au niveau de la jonction de l’oreillette droite et du ventricule droit.
Ces 3 faisceaux conduisent l’influx nerveux jusqu’à ce deuxième nœud.
Ce dispositif permet la contraction des oreillettes.
Le faisceau de Hys, né du nœud auriculo-ventriculaire, prolonge le dispositif de conduction et propage l’influx nerveux dans ses 2 branches de division qui, à leur tour, donnent naissance au réseaux ventriculaire de Purkinje, maillage plus fin prolongeant l’impulsion nerveuse contractile à l’ensemble du territoires ventriculaire.
Une innervation extrinsèque :
Distribuée au cœur par le nerf vague) et par 12 nerfs cardiaques, elle appartient au système nerveux végétatif autonome para et ortho sympathique.
Elle régule l’automatisme cardiaque généré par le tissu nodal et module ainsi le rythme du cœur en fonction de l’activité corporelle.
• LA VASCULARISATION DU CŒUR :
La vascularisation artérielle est assurée par les artères coronaires droite et gauche (premières branches artérielles issues de l’aorte) qui forment une couronne autour du cœur d’où leur nom.
La vascularisation veineuse quant à elle, est confiée aux 3 veines coronaires qui se jettent directement dans l’oreillette droite.
• LES VALVES CARDIAQUES :
Le cœur est muni de valves entre oreillettes et ventricules et entre ventricules et artères, autorisant ou interdisant selon le moment du cycle cardiaque le passage du sang tout en l’empêchant de refluer dans le sens inverse de la circulation :
Chaque appareil valvulaire est formé d’un anneau fibreux sur lequel s’attachent les valvules elles-mêmes reliées par des cordages tendineux à des piliers musculaires.
La valve « tricuspide » est située entre l’oreillette droite et le ventricule droit,
La valve « mitrale » entre l’oreillette gauche et le ventricule gauche,
La valve « pulmonaire » entre le ventricule droit et L’artère pulmonaire,
La valve « aortique » entre le ventricule gauche et l’aorte.
L’ouverture ou la fermeture des valves cardiaques est passive. Elle dépend uniquement de la différence de pression existant de part et d’autre de la valve :
La valve est ouverte lorsque la pression sanguine d’aval est inférieure à la pression sanguine d’amont, ,
La valve est fermée lorsque la pression sanguine d’aval est supérieure à la pression sanguine d’amont.
Lorsque le médecin écoute les bruits du cœur (auscultation avec le stéthoscope) , le premier bruit qu’il entend appelé B1 correspond à la fermeture des valves tricuspide et mitrale, le deuxième bruit ou B2 correspond à la fermeture des valves pulmonaire et aortique.
• LA CIRCULATION SANGUINE :
La circulation sanguine générale comprend 2 circuits vasculaires différents :
La circulation pulmonaire ou petite circulation (circulation à basse pression) :
De l’oreillette droite à l’oreillette gauche :
Le sang appauvri en O2 et chargé en CO2 après son passage au travers du corps arrive par les veines caves supérieure et inférieure dans le cœur droit au niveau de l’oreillette droite.
Il franchit la valve tricuspide pour se rendre dans le ventricule droit.
Après avoir passé la valve pulmonaire, il gagne les poumons via l’artère pulmonaire et ses branches de divisions.
Il rejoint alors les capillaires pulmonaires où sont réalisés les échange gazeux avec les alvéoles pulmonaires (évacuation du CO2 et réoxygénation),
Il chemine ensuite dans les 4 veines pulmonaires Pour sortir des poumons et revenir au cœur gauche au niveau de l’oreillette.
La circulation systémique ou grande circulation (circulation à haute pression) :
De l’oreillette gauche à l’oreillette droite :
Une fois dans l’oreillette gauche, le sang oxygéné franchit la valve mitrale, pénètre le ventricule gauche et rejoint l’aorte après avoir passé la valve aortique.
Il emprunte ensuite le réseau artériel du corps pour arriver aux artérioles qui le mène jusqu’aux capillaires artériels.
Il libère alors l’oxygène et les nutriments nécessaires au fonctionnement des cellules et collecte les déchets liés à leur métabolisme dont le CO2.
Pour revenir au cœur, le sang suit dès lors le réseau veineux qui le ramène aux veines caves supérieure (drainage veineux du haut du corps) et inférieure (drainage veineux du bas du corps) qui le conduisent jusqu’au cœur droit au niveau de l’oreillette.
• LE CYCLE CARDIAQUE :
Le cycle cardiaque ou révolution cardiaque correspond à L’ensemble des phénomènes dont le cœur est le siège depuis le début d’une contraction jusqu’au début de la contraction suivante : Au repos, sa durée est de 0,80 sec.
Chez l’adulte au repos, la fréquence des contractions cardiaques est d’environ 75 à 80 pulsations / min permettant un débit cardiaque de 6 l/min.
Les étapes du cycle cardiaque :
Dans le langage des physiologistes :
le terme « systole » correspond à un état de « contraction » : c’est la phase du cycle cardiaque pendant laquelle les fibres myocardiques se contractent entraînant une diminution du volume des cavités auriculaires ou ventriculaires aboutissant à l’éjection du sang qu’elles contiennent.
Le terme « diastole » correspond à un état de « relâchement », de « relaxation » : c’est la phase du cycle cardiaque pendant laquelle les cavités auriculaires ou ventriculaires sont relâchées et se remplissent de sang.
La systole ou contraction auriculaire (d’une durée de 1/10 de seconde) :
Une fois remplies, les oreillettes se contractent pour chasser Le sang qu’elles contiennent dans les deux ventricules.
Pendant cette phase, le passage du sang est possible puisque les valves auriculo-ventriculaires sont ouvertes sous l’effet d’une pression plus importante dans les oreillettes que dans les ventricules.
La systole ou contraction ventriculaire (d’une durée de 3/10 de seconde) :
Pendant que les oreillettes se relâchent, les ventricules remplis de sang se contractent pour comprimer le sang qu’ils contiennent.
La pression du sang dans les ventricules ferme les valves auriculo-ventriculaires empêchant le
reflux du sang dans les oreillettes (cette fermeture provoque le premier bruit du cœur ou B1)
La pression qui continu de s’exercer sur le sang provoque également l’ouverture des valves aortique et pulmonaire permettant son éjection dans l’aorte et l’artère pulmonaire.
La diastole ou relaxation générale (d’une durée de 4/10 de seconde :
C’est la période de relaxation des oreillettes et des ventricules au cours de laquelle le cœur se repose.
Durant cette phase, les valves aortique et pulmonaire se referment pour empêcher le sang artériel de refluer dans les ventricules : c’est le deuxième bruit du cœur ou B2.
Les oreillettes se remplissent pendant cette période préparant le cycle cardiaque suivant.